• " oh, tu sais Orlane, elle dit, j'ai tenté de me suicider ! ouais, avec trois aspirines et 1 panaché !"

    Mylène, tu es méchante parfois.


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  • A savoir que je commence les cours, jeudi à 8h15 et que je dois déjà emmener une fille (pas une copine, une amie, mais une fille !) Rien que l'idée d'aller dans ce lycée me fout la pétoche. Bref, comme tous les ans, comme à chaque passage inconnue de ma vie, on m'en voit ravie et apeurée à la fois. Donc, commence bien la journée, du beau temps, de la chaleur, pas d'engueulade, juste un peu de solitude. Je décide donc dans l'après-midi d'aller chercher mes photos des vacances, celle qui me permettront de bien déprimer en repensant au bon moment. Puis, il faut que j'achète des écouteurs, un agenda et un magazine, histoire d'éviter de s'emmerder au lycée pendant les heures creuses. Je vais donc à Leclerc et il se trouve que j'ai envie de marcher. J'enfile mes Converses vertes et la musique à fond, je pars comme d'habitude dans mon petit village (industriel !) Au bout de quelques minutes, je me vois dans l'obligation de téléphoner chez moi car j'ai oublié ce qui me servira pour avoir les photos. Mon frère me les emmène en vélo. Je repars à bonne allure et à force, la douleur que j'ai depuis des années au niveau de l'aine refait surface. Je marche difficilement mais enfin, ça ne me pose pas de problèmes. Surviennent les ampoules sur les deux petits orteils qui m'exaspèrent. Je lutte jusqu'à Leclerc (ça fait 1/2h à pied) et je vais voir les agendas. A part Titeuf, rien ! Je décide d'aller prendre les photos et madame me répond :" nous avons du mal à assumer les 48h !" Dans ma tête, je pense " Ben pourquoi vous les faites alors ? je comprends pas votre cerveau " Déçue, je repars chez moi sans rien. Mais avant de revenir chez moi, des petites aventures recommencent. Non seulement, il faut que je fasse coucou à tous les gens qui dès qu'ils me voient me lèvent la main. J'ignore d'ailleurs pour quelle raison les gens me regardent, sans doute mon sac les interpelle (vert, rouge, jaune) Comme je suis en ville, je ne peux pas enlever mes chaussures (c'est pas que je peux pas mais il y a des cailloux) Il faut ensuite que je passe sur la grande route, étant dangereuse, je prends mon chemin habituel derrière le fossé. Sauf que ce n'est pas un chemin, c'est de l'herbe haute, il faut que je me torde dans tous les sens pour pouvoir passer sous les fleurs. Je manque à plusieurs reprises de tomber dans le fossé. Puis, je reprends mes routes de campagne et là, je commence à chanter fort, j'étais de bonne humeur. Je vois au loin deux personnes âgées qui me regardent, je finis par me taire. Je dis bonjour à la p'tite dame qui me demande si le petit chien est à moi. Ben, non il n'est pas à moi. J'aime parler avec ces p'tites dames âgées. Je remets la musique dans les oreilles et là, je craque. J'enlève chaussures et chaussettes et je marche sur la route brûlante. J'ai 4 ampoules! Une femme me croise et elle sourit. Mais la route commence à s'acharner sous mes pieds. Je mets d'abord les chaussettes puis les chaussures. Plus que quelques mètres et je suis chez moi. Enfin, j'y parviens pour repartir immédiatement en mobylette...
    Après-midi qui m'occupe...seule

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  • "Tu refous ton pied là, tu dégages de la maison !" Je souris, je remets le pied sur "sa chaise pour être tranquille" et je regarde ma mère, qui me regarde méchamment.

    "Je rigole !"

    "Si tu remets ton pied, tu n'iras plus jamais sur Internet !"

    Alors, je vous préviens, si je n'écris plus de plusieurs mois toutes ces connneries, c'est que j'aurais mis le pied sur la chaise. N'importequoi !


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  • Je n'ai plus le droit de fumer. Depuis hier. Peut-être même celui de boire, ne serait-ce que des bières. Soit disant qu'après, on est accro. Je ne suis pas accro.

    Je m'appelle Coralie. J'aime la vie et j'aime la mort. Ces contraires s'assemblent inlassablement. J'ai si peur ; pourtant je veux mourir. A presque 17 ans, je sais que j'ai changé, évolué mais il y a ces parents et les filles, mon âge et les amies. Je suis dans une période où l'imperfection me reflète. J'ai dit le mot de trop. Fumer. J'étais rentrée dans le fantasme d'avoir une mère, celle que je rêvais. J'y ai trop cru, par erreur. Ça m'a fait mal. J'en veux à mes parents d'être ce qu'ils sont et d'avoir fait ce qu'ils ont faits : moi.

                Je regarde les couples amoureux dans la rue, les amants, les seins des filles. Je regarde les filles belles habillées, je n'aime pas les voir nues. Je regarde les garçons qui couchent avec des garçons. Je me qualifie de « gouine » parce que c'est ce que je suis. C'est mon défaut ; j'en ai tant. De temps en temps, c'est une fierté. C'est comme fumer, ça me détend mais inutilement. Cependant les paroles de mes parents sont fausses parce que je n'ai aucunement l'envie d'y croire. Je fumerais encore car je mentirais toujours. J'ai appris à le faire, sans m'en vanter ; je continue.

    Peut-être devrais-je dire adieu aux bouteilles d'alcool qui me bourre la gueule dès que je suis mal ? Je suis mal après aussi. Personne ne sait ce que je pense, je vais mieux que l'année dernière, je ne suis plus « la suicidaire en force », je suis Coralie qui cherche à vivre. Je suis juste une ado qui commence sa révolte, j'aimerais fuir le monde entier, même mes amies pour aller selon mes envies. Je suis énervée, tous le temps.

    J'aime être seule, je n'aime pas être avec mes parents. J'ai horreur des salopes et ce qui suis, je n'aime pas à avoir à faire des devoirs. Je m'aime peu, juste ce qu'il faut pour arriver à parler, à m'exprimer de temps à autre. Quelques garçons me draguent, je veux bien les séduire mais pas les embrasser. Après des vacances de rêves, je retombe dans la routine et l'ennui : déprime assurée.

    J'ai toujours des douleurs partout ; au crâne, aux jambes, aux pieds... En vacances, je me plains pour faire chier le monde mais j'ai si mal et je n'y peux rien. Ce qui me plait particulièrement, c'est marcher sous la pluie et rêver. Je rêve de mon futur, sans y croire, je fantasme un avenir, un bel avenir. Pas celui que souhaite mes amies.

    Presque une semaine que je n'ai pas fumé.

    J'ai deux vies maintenant. Celle où je vis ; celle où je pleure. Il y a 2 Coralie, la première se trouve belle, aime les filles pleinement. Ce qu'elle aime pas dessus tout, ce sont les fêtes et l'alcool, rencontrer des gens et fumer avec. L'autre pleure et se plaint sans arrêt, elle s'enferme dans sa chambre et saigne, ses mouchoirs sont remplis de sang. Elle arrête de manger, si elle boit, c'est pour oublier qu'elle aime les filles. Elle se déteste. Je me déteste. Si elle prend le dessus, je me sens mal. Je voudrais la tuer, mais si je fais ça, je suis obligée de faire périr l'autre fille. Je cache cette personne si négative en moi.

     

                            Mais je vais mieux.


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