• Mon journal - 7ème partie

    J'en ai marre ! J'ai envie de le crier au monde entier ! Il y a peu de temps, je me suis mise à fumer. Je sais que cela ne sert absolument à rien. Avant, je promettais que jamais je ne toucherais une cigarette, mais là, je l'ai fait. Je me trouve « nulle » voire « con » mais la jeunesse pardonne. Je veux mourir, je me fais du mal car je n'en peux plus de cette vie cruelle. Peut-être qu'un jour je serais plus heureuse avec une femme, ou peut-être un homme ? Je l'espère bien car je ne pourrais pas vivre longtemps avec cette souffrance. Je ne peux pas me plaindre car il y a pire que moi, mais pourtant, je me sens seule dans mon monde. Je ne connais personne comme moi à part quelques professeurs et des personnes connues. Je suis persuadée qu'il y a d'autres filles dans le lycée qui sont comme moi, mais on est jeune et on se cache. Du coup, je reste à regarder Valérie, la beauté de l'univers...et moi monde à moi reste le même. Je fais toujours la même chose, il n'y a pas de péripéties. A mon âge, on aime les romans d'actions, dans la vie, c'est la même chose. Une copine à moi, Orlane, me dit qu'en me considérant comme une « Chose » je donne raison aux homophobes. C'est vrai mais pour l'instant, je ne veux pas m'accepter telle que je suis. Mais un jour, j'y arriverais.

    C'est par curiosité que je vis encore. Je me demande ce qui va se passer demain donc je n'ai pas envie de me tuer. J'espère toujours une vie meilleure. Je veux qu'un miracle vienne illuminé ma vie ; mais il n'est pas là, enfin pas encore. D'après Orlane, si je vais voir Valérie, ça changera beaucoup de choses dans ma vie. Mais...pour mon plus grand désespoir, je n'y arriverai pas. On me demanderait de me jeter dans un ravin, je ressentirais la même peur, peur de me faire mal. Elle me considère comme une petite fille coincée donc je ne peux pas l'intéresser. Je vais l'étonner si je viens la voir. Et voilà, je recommence ! Je n'ai qu'elle dans la tête ! ce n'était pas prévu que je parle autant d'elle ; mais c'est plus fort que moi. Valérie est devenue pour moi, une véritable passion. Au lieu de me rendre heureuse, cet amour me gène et me rend triste étant donné les circonstances.

                De plus avec mes parents, cela ne va pas bien. Ma mère croit que je ne l'aime pas car je refuse ses bises et ses caresses. Je n'aime pas cela venant de ma famille. Mais eux ne comprennent rien, personne ne se demande pourquoi j'ai ce comportement envers eux. J'ai une raison, c'est sûr. Malheureusement, mes parents ne réfléchissent pas assez et ne lisent aucun livre pour se renseigner. Moi, je sais très bien pourquoi je refuse d'être câlinée par mes parents. [...] Il me dégoûtent ! Je n'aime pas leurs odeurs, les habits de ma mère, ni ses caresses et ses mots doux. Ils parlent parfois de leur nuit d'amour devant moi. Ce n'est pas me respecter ! Ils discutent de choses qui ne sont pas forcément catholiques. Et après ma mère se demande pourquoi je la fais autant souffrir. Elle dit que je ne l'aime pas car je ne veux pas de ses mots d'amour. Il ne faut pas qu'elle s'étonne. C'est elle qui m'a peut-être rendu lesbienne ?! ça ne serait pas impossible m'a dit la psy.

    Dès le début, je l'accusais sans le savoir. En plus, à mon âge, on se dit avoir tant de problèmes qu'on se moque des parents et de leur vie. Les amis sont notre famille. On les aime, on se dispute mais l'amitié est une chose très importante. L'amour, c'est déjà différent, on le découvre peu à peu ; on se rend compte que ce n'est pas si facile que ça. Mais j'aime une personne qui ne pourra jamais rendre cette amour, Anne-Sophie est amoureuse d'un garçon qui a une copine, Orlane n'arrive pas à faire le premier pas avec Gaël, un lycéen timide et de plus, elle a encore de forts sentiments pour son ex. Pour vous dire à quel point on s'invente nos problèmes ! Je n'ai pas parlé de Stéphanie. Elle fait partie de notre petit groupe d'amie. Elles sont au courant à propos de ma préférence pour les filles. J'adore en parler avec elles car elles m'aident à me sentir mieux dans mon corps ; ce corps de fille que je déteste...

                Stéphanie est timide et très gentille. Dans son collège, elle ne connaissait pas l'amitié mais cette année enfin, elle a trouvé des filles, nous, et elle peut en être heureuse. La pauvre a perdu son père, le trois décembre dernier, cette période a durci son caractère. Parfois, elle est triste, sa belle-mère l'énerve, son père lui manque, son frère est handicapé et une fois de plus, elle est très amoureuse d'un jeune homme pris. Comment peut-on sourire lorsqu'on porte les problèmes d'une seule main ? C'est trop lourd, on perd l'équilibre et on craque un soir...

     

    Depuis, Stéphanie a mal tourné...


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