• J'ai un corps rempli de CICATRICES , de bleus, de veines, j'ai une poitrine coupée. Je me déteste, ce corps de fille n'est pas un corps de filles, ses mains sont brulées, elles ont des trous à l'intérieur, c'est hideux mais elle ne veut pas l'enlever. J'ai un corps VELU et gros, des cheveux qui ne reçoivent pas de soins et des dents qui peu à peu s'écartent...(dent du bonheur ?) Des yeux bouffis par des pleurs constant, une insomnie parfaite, un nez qui prend la place de mon visage, une voix sourde et insupportable à écouter. Des pouces différents des autres, il me serait impossible d'y mettre des bagues (c'est la vérité, les gens en sont choqués), des pieds différents dont les 2 premiers orteils sont très grands par rapport aux autres petits. J'ai un gros orteil petit et plat et gros, l'autre costaud, grand et beau. C'est bien exagéré, comme ça, je n'aurais plus à me plaindre. Merci


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  • J'ai depuis l'âge de douze ans, là où j'ai commencé à avoir peur de la vie, pris conscience que les parents étaient cons et qui de plus, nous prenaient pour des cons. D'abord, jeune ado, j'ai commencé bien entendu à demander des choses qui étaient impossibles à avoir, des coiffures impossibles, des habits, des sorties. Bien sûr, on a cette habitude de se comparer aux autres ados : « oui, mais Aurélie, elle l'a fait dès l'âge de 14 ans ! » Réponse habituelle des parents : « je m'en fous des autres, les autres parents ils font ce qu'ils veulent ! » Ah ! ben, d'accord, cependant Aurélie qui fait du ménage depuis qu'elle a 6 ans, ah, ça t'énerve de ne pas avoir une fille qui fait ça ! Alors, ce que tu me rabâche dès qu'on y va : « t'as vu Aurélie, sa mère n'a pas besoin de lui demander de l'aide, elle le fait toute seule. » Aaaaah ! mais Aurélie, elle a 19 ans, puis elle a fait des conneries elle, plus grosse que les miennes mais elle fait du ménage et ça c'est fabuleux d'avoir une fille qui fait du ménage. En attendant, papa et toi, vous avez bien fermer votre gueule lorsque j'ai ouvert la mienne « vous n'aimez pas quand on compare mais vous ne faites que ça ! » Réponse « viens manger ! » La comparaison fait partie de la vie, ne m'empêchez pas alors de me comparer à une autre personne, ça fait partie des prétextes de tout le monde. Je n'ai rien inventé.


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  • "ce qui est bien avec toi ma fille, c'est qu'il faut toujours que tu attendes que je passse l'aspirateur pour que tu le passes dans ta chambre. Toi, c'est je me lève et je fais ce que je veux ! Pas une fois où tu vas me demander si j'ai besoin de toi, hein ! jamais !" voilà ce que viens de me dire ma charmante maman à qui je dis "mais va te faire foutre, jeune maman, tu vois, l'aspirateur, je m'en fous !" (dans ma tête bien sûr)

    Mais elle continue en plus, en parlant à mes oiseaux :" Voilà, c'est fini le bruit les oiseaux. C'est pas Coralie qui va vous faire peur à passer l'aspirateur. Même avec le reste d'ailleurs, vu comme elle m'a aidé pendant un mois." Si tu n'es pas contente maman, jette-moi de la maison, si t'es de mauvaise humeur parce que papa t'a pas fait l'amour cette nuit, j'y peux quelque chose? Je sais que j'aime les filles mais tu vois, coucher avec ma mère, ça m'enchante pas plus que ça. Ok ? alors chut !


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  • Pour l'instant, je mange de moins en moins. Quand je vois Valérie en face de moi, je ne souris plus, ni ne parle. Je la regarde parfois. Je la trouve si belle. Des fois, j'ai l'impression qu'elle me regarde ; peut-être que je me trompe. Je n'ai plus envie de manger, de dormir ou de travailler. Je veux juste Valérie. En tout cas, j'espère qu'elle vivra longtemps et qu'elle sera très heureuse. C'est tout ce que je peux lui souhaiter. Hier encore, étant malade, elle a éternué. Comme j'étais à quelques mètres de cette dernière, j'ai chuchoté : « A tes souhaits mon amour... » J'espère qu'elle ne lit pas sur les lèvres...

    Elle est malade depuis quelques jours. Je ne sais pas si c'est le hasard mais moi aussi. J'ai l'impression – et cela en ai une – que je suis la seule qui a 15 ans aime autant une personne. C'est fou l'amour que je ressens pour elle. Je ne pourrais jamais l'oublier. Les précédentes filles, je les aimais beaucoup. C'est vrai que c'était fort mais pas autant que Valérie. Quand il a fallu les quitter, j'étais très mal. J'ai pleuré et repensé à elle, et j'y pense encore. Il n'y a pas une semaine encore, j'ai rêvé de la première fille que j'ai aimé. C'était en 6ème et 5ème. Que de malheurs durant ces 2 années. Je l'aimais tellement. Cette année, pour mon grand bonheur, je l'ai revu. Elle travaille dans une parfumerie où l'on va avec mes amies parfois. Je déteste cet endroit mais j'y vais juste pour la voir.

    M'en remettrai-je si Valérie part sans que j'ai eu l'occasion de lui parler ? Je ne sais pas mais j'ai la vague impression que je ferais des bêtises me rendant malade. Je me tuerais sur un coup de colère. Je m'enfermerais dans ma chambre pour pleurer comme je le fais déjà. Je fumerais peut-être des produits illicites, je fuguerais, boirais, insulterais les gens que j'aime. Mais ce que je ne ferais jamais, c'est ennuyer Valérie. Je l'aime et je veux juste qu'elle soit heureuse. Son copain n'a pas intérêt de lui faire du mal sinon il va me voir apparaître telle Joséphine l'ange gardien et il va savoir qui je suis. Je suis sans doute jalouse de lui mais pour l'instant je ne le connais pas. La personne que je jalouse un peu, c'est Emilie, une très grande amie à Valérie. Parfois, elle me regarde comme si elle allait me dévorer. Je suppose qu'elle me fait légèrement peur. Toutes les deux se disent « je t'aime » et ça me rend un peu furieuse. J'affirme la haïr mais c'est faux. Ce sont les regards qu'elle me lance (j'en ai déjà parlé) qui me rendent hors de moi. J'ai la vague impression qu'elle a envie de me taper comme si elle sait que je suis amoureuse de Valérie. En plus à l'internat – il a repris son fonctionnement ! – elles doivent être dans la même chambre. Emilie a réellement de la chance. Si j'apprends qu'elle est lesbienne, je ne serais pas étonnée car celle-ci est très masculine. Cela ne veut rien dire mais j'ai des doutes. Il faut dire que je me pose la question pour chaque fille. A part le fait qu'Emilie m'intéressait au début de l'année. C'était juste avant Valérie.

                A présent, il n'y a qu'elle que j'aime. Le jour de sa fête, le 28 avril, elle n'est pas là. J'attendais ce jour depuis le début de l'année mais malheureusement, elle est malade. J'espère qu'elle n'avait pas trop mal. Vous vous rendez compte si elle souffre ? Peut-être pas parce que vous ne l'aimez pas mais vous connaissez sûrement ce sentiment qui nous pousse à vouloir souffrir pour ne pas qu'il ou qu'elle souffre.

    Je suis malade ; un rhume qui m'agace mais c'est mon cœur qui me fait extrêmement mal. Il souffre, en silence mais il souffre. Alors moi, j'en ai marre de souffrir ainsi. D'autant plus que la n'est pour moi, une chose qui ne sert à rien. On dit que l'amour est ce qu'il y a de mieux dans une vie mais personnellement, je trouve ça nul ! Pourquoi j'aime des personnes qui ne pourront jamais m'aimer ?

     

    Tiens, ça me fait un peu penser à Stéphanie quand j'écris ça. Je ne me souvenais plus que je pensais comme elle à cette époque.


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  • Elle a un piercing à l'endroit que je préfère, sa voix me fait trembler, ses manières, je les aime tout comme je peux l'aimer ; d'un amour passionnel. J'aimerais tellement lui prendre la main, toucher ses lèvres, la regarder dans les yeux, ses yeux bleus d'une beauté remarquable...Je voudrais être un homme et lui dire que je l'aime. Je lui dirais plus facilement qu'en étant femme car j'aurais plus de chances de la séduire. Mais la vie est ainsi faite, jamais je ne l'aurais dans mes bras et le fait de le savoir, je souffre beaucoup. Dans vingt jours ou un mois, je ne la reverrais plus. Mon cœur est malade, il va s'arrêter de vivre pour l'être aimé, j'en suis certaine : SI JE NE VAIS PAS LUI PARLER, JE VAIS METTRE FIN A MES JOURS ! Je l'aime, je l'aime, je l'aime, je l'aime, j'ai besoin de l'avoir à mes côtés, besoin de la regarder et même de la toucher. Je suis lesbienne oui, et ma douceur le prouve, car je ne veux pas de brutalités dans mes relations [...]

     

    Le 25 avril 2003 :

    Orlane lui a fait la bise aujourd'hui. Je suis très jalouse. Le pire, c'est que j'aurais pu aller lui parler, toucher au moins ses joues. Mais non, stupide, je suis restée derrière Orlane en n'ayant pas le courage de l'approcher. A quoi sert la vie si je ne vais pas la voir ? A rien ! Tout ce que je veux, c'est l'avoir à mes côtés. Juste pour la regarder passionnément comme je la regarde toujours. Jamais je ne pourrais aimer quelqu'un d'autre. Valérie est une fille exceptionnelle, je l'aime. Je le dis et le répète tel un vieillard qui ne sait plus ce qu'il dit. Sauf que mi, ce que je dis, j'en suis consciente. Les sentiments que j'éprouve pour elle sont si forts qu'il n'y a pas de mots pour le prouver. Alors j'écris mille fois « je t'aime » mais ça ne change rien. Je la vois, la regarde mais jamais rien ne se passe. Pourtant, il va falloir que je me décide car un jour, je vais souffrir et regretter de ne pas être aller la voir. C'est dans ces moments-là que j'aurais envie de mourir, de me faire mal et de faire des « bêtises » Fuguer fait partie de mes projets. J'ignore pour quelle(s) raison(s) j'ai envie de partir, mais ce que je sais c'est que j'irais vivre dans le village de Valérie. Qu'est-ce que j'aimerais la prendre dans mes bras, juste un bisou, une caresse qui d'elle, me prouvera l'amitié qu'elle souhaite voir naître. Bien sûr, je rêve ! C'est le genre de choses qui n'arrivera jamais. Faut-il garder espoir ? Pour vivre, il faut bien. J'ai envie de mourir ; je ne prends pas mes leçons d'anglais parce que je sais que je serais déjà morte avant de vivre activement. Peut-être que je ne finirais pas la fin de ce manuscrit ? Dieu seul le sait. Mais existe-t-il ? Lui seul le sait aussi. Je voudrais qu'il existe et qu'il me donne la force de parler à celle qui me fait sourire et pleurer en même temps. Elle est mon rayon de soleil, je l'aime trop !

    Vais-je mourir pour elle ? Il n'y a qu'ainsi que l'on peut prouver l'amour ; mais ce n'est pas une bonne solution. On meurt puis plus rien ne se passe. C'est le trou noir. Je ne connaîtrais même pas sa réaction, en apprenant mon décès. C'est horrible parfois de penser à une chose pareille mais quand on vit, on doit mourir un jour et ce jour, c'est demain. J'ai l'impression d'être toujours triste, toujours...

    La même journée, j'ai raté une seconde occasion d'aller la voir. Elle était seule. Je l'ai regardé puis elle est partie. Je tremblais comme une feuille, mon cœur battait à tous rompre. Je n'y arriverai décidément jamais.

                Le soir, quand je suis sous la douche, je me mets nue devant le miroir et je me regarde. Il m'arrive fréquemment de prendre un ciseau et de graver sur la peau « VAL » Je me déteste, je hais ce corps de fille que je possède, mes seins, mes formes rondes féminines...LAID ! J'ai l'impression que mon corps se vide, qu'il est blanc comme un cadavre. Sur des parties de mon corps, je dessine des croix car la mort m'obsède. Je veux mourir.

    Je n'ai pas peur du décès, ce que j'ai peur, c'est de ne plus être auprès de Valérie. Elle est ma raison de vivre ; alors si elle n'est plus là ? je me tuerais. Je sais que c'est un acte égoïste, je m'en fous. Mon grand-père l'a fait, j'ignore ses raisons mais il s'est tué et je le respecte. Personnellement, je trouve que ces gens là sont des héros alors qu'au fond, ils ne le sont pas du tout. Ce sont des personnes sensibles qui au lieu de vaincre, préfèrent se tuer pour oublier facilement leurs soucis. Moi, j'ai envie de me tuer pour prouver mon amour et ma haine de la vie. Même lorsque je souris, que j'ai l'air heureuse, j'ai des idées suicidaires. Des centres accueillent des ados qui ont tenté de se suicider. Si plus tard, je suis en vie, j'essaierai de travailler dans ce genre d'établissement. Mais je serais morte.

     

    Putain, je craignais trop à cette époque.

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