• La fille aux chaussures pointues

    Sautant, la jeune fille aux chaussures pointues trottinait près de la fontaine sans prêter aucune attention à la jeune femme qui la regardait. Peut-être aurait-elle dû ? Il y aurait eu un mort de moins sur la planète.

    Tôt ou tard, on finit par mourir se disait-elle ; elle n'avait aucunement peur des choses qui s'acharnait sur sa vie, du moment qu'elle pouvait sourire et jouer.

    Elle était si jeune, sa couette de cheval, ses mains dociles et ses vêtements d'enfants, ses jupes et ses mots puérils qu'elle employait souvent que jamais elle ne s'imaginait du sang et des morts.

    Peut-être était-elle encore trop petite pour savoir qu'une vie n'était pas un long fleuve tranquille, mais du bonheur et des malheurs, des peines, des promesses, de l'amour et de la haine. Un peu de joie.

    Haïr, elle ne connaissait pas, pour elle c'était une forme d'antipathie, d'ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi ses parents, après avoir fait l'amour des centaines de fois, voulaient se frapper ; presque se tuer.

    Allant à l'école tous les matins, elle aimait y aller isolée de sa famille, courir après les vaches. Le soir regarder les étoiles et chanter des chansons pour endormir ses sœurs. Au fond, elle était plutôt mature et rêveuse.

    Niant tous ses faits et ses gestes, allant jusqu'au mensonge, elle finit par grandir et prendre plaisir à inventer, mentir, voler, fumer. Elle n'était plus une enfant à présent, elle grandissait de jour en jour, elle prit conscience de la dureté.

    Imitant les grandes personnes, elle aimait surprendre les autres par sa maturité et sa corpulence. Son corps prenait des formes, et son cœur des cicatrices. La jeune femme près de la fontaine la regardait passer tous les jours.

    Elle ne trottinait plus à présent, elle marchait telle une grande personne, un sac dans le dos, les cheveux courts, les boucles d'oreille de la mamie, elle avançait à grand pas, sans regarder les chevaux, ni les vaches. Elle connaissait trop le paysage.

     

     

    « Je veux m'enfuir plus loin que la lune, plus loin que mes yeux ne peuvent voir, je l'aime et je veux le retrouver, je me moque de vos paroles et de vos dérisions ; vous n'êtes que le portrait même de la stupidité. »

    Elle parlait avec légèreté et avec franchise, elle n'oubliait jamais de rajouter le mot pour provoquer les sanglots chez ses proches. La jeune femme près de la fontaine la regardait partir loin dans ses pensées. En souriant.

     

     

    Malgré les difficultés, elle parvenait à faire des études correctes, elle avait des amies et cessait peu à peu ses bêtises dû à son âge.

    '

    Effectivement, mais il y avait quand même de drôles de choses qui se passait. Elle devait se gaver de somnifères le soir, elle devait y rajouter de l'alcool et des pastilles pour la gorge. On la croyait malade.

    Xénophobe de grand talent, son père n'était autre que le grand raciste et l'ivrogne du village. Après le divorce de sa femme, ce dernier se métamorphosa en barbare et la jeune fille le détesta définitivement.

    Claquant des dents à chaque seconde, sa famille voulait la mettre dans un hôpital pour qu'elle puisse s'y soigner correctement ; mais elle n'écoutait absolument rien de leurs paroles.

    Un jour où elle marchait de nouveau près de la fontaine, la jeune femme lui prit le bras pour lui demander à quel endroit se trouvait le bistro. Contemplant la beauté de la femme, la jeune fille lui proposa de l'amener.

    Sifflant pour montrer son contentement, la jeune fille marchait et parlait avec sa compagne qui semblait fort apprécier cette première discussion. Elle qui l'attendait depuis si longtemps. Des années.

    Elle n'aurait pas imaginer vivre ça alors qu'elle n'avait pas dix-sept ans, mais il fallait, il fallait qu'elle lui dise la vérité. Pauvre enfant, elle qui trouvait déjà dur de vivre ainsi, elle avait peur de l'assommer encore plus.

     

     

    Prouvant à quel point, l'une pouvait s'attacher à l'autre, elle lui montrait petit à petit qu'un lien fort était possible. Seulement, il fallait y fallait très doucement pour ne pas bouleverser cette jeune fille qui regardait encore sa poitrine poussée.

    Ordre donné, la jeune fille aux chaussures pointues se mit à travailler sur des œuvres de peintures et de sculptures ; passion de la femme. Elle y prenait de son temps, son temps libre était destiné à faire ça.

    Une fois le travail terminé, elle allait dans des bistros avec la jeune femme et elles y discutaient pendant des heures. Ainsi, la jeune fille oubliait cet amour déjà perdu qui se dissipait peu à peu dans ses pensées.

    Remplissant son cœur de bonnes choses, la femme n'avait jamais été aussi épanouie de sa vie. Elle aimait quelqu'un et c'était Elle, la jeune fille aux chaussures pointues.

     

    Le matin, elles se retrouvaient devant l'école, ensemble, elles partaient s'amuser, Elle faisait l'école buissonnière presque tous les jours de la semaine, cet amour grandissait dans les deux sens tous les jours.

    Emue par ces sentiments nouveaux, la jeune fille pleurait tous les soirs sans se douter que ses parents la regardaient mourir à petit feu. Mourir, oui. Car elle n'était plus tout à fait elle, elle changeait.

     

     

    Mais tous les matins, les deux femmes se retrouvaient et il n'était pas rare de les voir se tenir la main ; chose que les gens refusaient de regarder de peur de devenir comme elles.

    Attristée, elles sanglotaient, Elle dans les bras de la femme, qui souffrait, qui souffrait. Elle n'osait toujours pas lui dire la vérité, ce secret qu'elle enfouit sous ses bras, sous ces crises de colères et ses pleurs.

    Lisant à haute voix des histoires d'amour, c'était comme si Elle voulait donner espoir à la femme, qui peu à peu donnait des signes de désespoir total. Pourtant, elle était plus forte, plus dure qu'Elle.

     

     

    « Que Dieu te bénisse, mon enfant. Tu es la fille la plus respectable de la Terre, jamais je n'ai connu d'aussi belles âmes que la tienne, tu es celle que j'aime le plus au monde mais ça, tu ne peux le comprendre car tu es jeune... »

    « Un jour peut-être, oserai-je te le dire, te l'écrire ou te baiser la main en te disait que je t'aime, je n'en sais rien, je ne sais lire dans les lignes de la main car les miennes sont déchirés comme mon cœur, de mon amour...»

      Et ce n'est que quelques semaines après ces paroles cachées, que la femme réussit à lui transmettre son message d'amour, l'amour, celui qui tue les jeunes gens, qui les déchirent à leur existence.

     

     

    Jamais elle ne réussit à lui décrocher une parole suite à ces aveux, la jeune fille pleurait dans ses bras, muette à jamais, comprenant ses futilités de jeune fille, comprenant qu'avant elle était chagrinée pour de simples bêtises.

    Et ces quelques mois plus tard que sa mère se tua dans un accident et que son père se remaria avec une jeune femme. Ses petites sœurs n'étaient plus petites et elle, elle ne voulait pas être amoureuse.

     

     

    Tous les jours étaient un boulet, une difficulté, elle ne parvenait plus à sourire, ni à trottiner près de la fontaine. Elle n'arrivait pas à manger, elle ne songeait à qu'à se tuer, pour imiter les grandes personnes malheureuses.

     

    '

    Aimant encore plus, la femme n'était finalement plus toute jeune, elle aurait pu être sa mère, c'était donc l'amour impossible qui s'installait dans cette relation. Elle souffrait de jour en jour, et de seconde en seconde, ses joues se séchées.

    Il fallait qu'elle se retrouve pour pouvoir discuter mais la jeune fille ne pouvait plus parler, ses chocs étaient bien trop brutaux, et ses difficultés bien trop nombreuses pour qu'Elle parvienne à s'en sortir.

     

    Finalement, le seul geste qu'Elle fit, c'est se jeter dans un ravin, après l'alcool et les cachets, elle ne trouva que cette solution pour qu'on ne la retrouve jamais. C'est malheureux mais lorsqu'on y pense, elle n'avait pourtant rien fait.

    Aimer sans rien dire, sans rien avouer, aimer quelqu'un qui l'aimer, mais non, elle refusait cette réalité, les vaches, Elle les avait oublié, les étoiles aussi, elle pensait peut-être que la vie ne lui donnerait pas une chance de survivre.

    « Il n'y a pas de bons remèdes pour se remettre de la difficulté de la vie, il faut que tu aies de la volonté, des ambitions, mais surtout, et je t'en pris, ne me laisse pas tomber ! »

      Têtue, la jeune fille n'avait rien voulu croire, ni rien écouter, elle n'en faisait qu'à sa tête alors elle a laissé tombé celle qui pouvait enfin l'aimer, elle était lâche sur ce coup, d'ailleurs, c'était son seul défaut ; d'après la Femme.

     

    Mystère cette histoire pourrie, mais faut que Steph trouve quelque chose...


  • Commentaires

    1
    celeste
    Mercredi 25 Août 2004 à 11:02
    coralie
    hannnnnn je l'avais lu, mais j'avais pas vue le message, tu n'a pas a t'excuser je t'ai fait aussi du mal, c'est a moi maintenant de m'excuser ...
    2
    Soledad1 Profil de Soledad1
    Mercredi 25 Août 2004 à 17:10
    non
    non je sais très bien que mes impulsions entrainent un comportement bizarre chez moi. Les gens que j'aime, je les déteste dans ces moments. Après je regrette et je les aime encore plus. Je te critique tous le temps ; je suis incapable de me comprendre par rapport à toi. Alors que je passe mon temps sur ton blogg pour savoir si tu vas bien. Et je sais très bien que je ne te déteste pas, au contraire. Pfff
    3
    celeste
    Mercredi 25 Août 2004 à 17:20
    :)
    je croyais que tu voulais plus me parler?
    4
    Soledad1 Profil de Soledad1
    Mercredi 25 Août 2004 à 18:15
    pfff
    j'en ai marre d'être bête avec toi
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    5
    celeste
    Mercredi 25 Août 2004 à 18:27
    rhooo
    mais parfoi je te comprend pas, t'es pas bete, t'es toi même, ta un sale caractere c'est tout
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